Theodore Dalrymple est chercheur associé au Manhattan Institute et éditeur au City Journal. Il est médecin psychiatre à la retraite et a travaillé à la prison de Birmingham.
L’arrêt de la Cour de cassation, aux termes duquel Kobili Traoré ne peut pas être tenu pour pénalement responsable du meurtre, précédé d’actes de torture, de Sarah Halimi a provoqué un émoi considérable, et à juste titre.
Car cet arrêt a au moins deux conséquences : la première est que n’importe qui peut tuer en toute impunité, à condition de présenter une réaction psychotique suffisamment grave aux psychotropes qu’il a pris volontairement, et la seconde est que, en pratique, cela revient à faire peser la responsabilité de protéger la société de personnes comme M. Traoré sur les psychiatres qui le suivent.
Par cet arrêt, la Cour de cassation a clairement manqué de discernement.
Mais cela ne doit pas nous dissimuler que, s’il avait été reconnu pénalement responsable, Kobili Traoré n’aurait, selon toute probabilité, effectué qu’une peine de dix ou quinze ans de prison. Et ce manque de proportion entre le crime et son châtiment est sans doute encore plus grave que l’arrêt de la Cour de cassation.