Face à la désertification médicale et à la crise de l’hôpital public, beaucoup d’interrogations apparaissent sur le système de santé au niveau national et l’efficacité des efforts poursuivis par les pouvoirs publics en la matière.
Aujourd’hui, beaucoup de Français ordinaires sont mal soignés. Le milieu rural est tout particulièrement touché, comme en témoigne la baisse progressive du nombre de professionnels de santé dans certaines zones.
Pour autant, nombre d’associations concentrent leur attention sur l’accès aux soins des personnes détenues. Selon un discours aujourd’hui dominant, l’accès aux soins censé être garanti par la loi à ces personnes ne serait pas assuré en prison ; l’Etat devrait en porter la responsabilité.
La santé des personnes détenues est un sujet peu documenté, particulièrement par l’Administration, qui n’a pas mené d’enquête globale récente sur le sujet. Comme le mentionne le rapport de l’OIP de 2022 sur la question1, les données existantes à l’échelle nationales sont issues de quatre enquêtes, toutes relativement datées.
A travers cette étude, l’objectif de l’Institut pour la Justice n’est pas de jeter l’opprobre sur un système de soin en prison, mais de faire le point sur la réalité des soins en détention, mais aussi sur les efforts publics et associatifs d’amélioration des soins en détention, et leurs dérives…
Trois constats marquants ressortent de cette étude :
- la prise en charge des frais de santé des personnes écrouées est particulièrement favorable par rapport au public ordinaire (prise en charge du ticket modérateur notamment) ;
- le paradoxe d’une affiliation automatique à la sécurité sociale des personnes étrangères en situation irrégulière écrouées ;
- le constat général, malgré naturellement des nuances, d’un meilleur accès aux soins en établissement pénitentiaire que dans la population générale, écart particulièrement important avec les zones rurales dans lesquelles sont situés ces établissements pénitentiaires.