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Pierre-Marie Sève dans Boulevard Voltaire : Cambrioleur multirécidiviste à 12 ans : « trop jeune » pour être puni

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Publié 31 août 2023

Il y a quelques jours, un adolescent de 12 ans a été arrêté par la police à Paris, dans le quartier de la Goutte-d’Or. Il était recherché depuis plusieurs semaines pour le cambriolage de l’appartement d’une pharmacienne habitant le XVIe arrondissement.

Il y a quelques jours, un adolescent de 12 ans a été arrêté par la police à Paris, dans le quartier de la Goutte-d’Or. Il était recherché depuis plusieurs semaines pour le cambriolage de l’appartement d’une pharmacienne habitant le XVIe arrondissement. Là, il aurait volé la somme rondelette de 200.000 euros en bijoux, etc. Selon Le Parisien, il est sans domicile, « déjà bien connu du fichier des auteurs d’infractions » et serait de nationalité marocaine. Un dossier déjà lourd et un profil qui laisse fortement présager d’autres délits. Mais à l’issue de sa garde à vue à la PJ du XVIIe arrondissement, l’adolescent a été remis en liberté. Il est maintenant convoqué devant le juge pour enfants, qui devra mettre en place des mesures éducatives…

Cette situation ubuesque illustre l’immense difficulté qu’a la France à lutter contre les mineurs non accompagnés (MNA). Cette criminalité est aujourd’hui en plein boom, au point de constituer une activité importante des tribunaux. Et la réponse qu’offrent ces mêmes tribunaux est visiblement incapable d’enrayer le phénomène.

Je le disais plus tôt, le nombre de MNA est en très forte hausse, ces dernières années. Il est passé de 2.500, en 2005, à 31.000, en 2019. Si beaucoup de ces MNA sont des migrants économiques africains déguisés en faux mineurs (ce qui pose une autre question, celle de la fraude), une minorité d’entre eux (environ 2.000 à 3.000, selon un rapport parlementaire) sont des délinquants professionnels : cambrioleurs, voleurs, trafiquants, voire véritables criminels. La plupart de ces MNA délinquants ont un profil similaire. Ce sont des jeunes issus du Maghreb, aux parcours de vie très durs, souvent abandonnés par leurs parents, traînant dans les rues, parfois drogués, et toujours auteurs ou victimes de violences. Ces parcours de vie, qui appellent évidemment à l’empathie, n’excusent cependant absolument pas l’intense activité criminelle à laquelle ils se livrent en France.

À Paris, ils constituent 10 % des mis en cause

Selon le rapport parlementaire précité, le nombre d’actes commis par les MNA est clairement à la hausse : à Paris, il aurait augmenté de 63 % en trois ans et ces MNA constituent maintenant plus des deux tiers du total des mineurs mis en cause par la Justice. Aujourd’hui, c’est bien simple : près d’un mis en cause sur 10, à Paris, est un mineur isolé. Une délinquance qui n’existait tout simplement pas il y a encore quelques années…

Mais le problème est plus profond. En effet, les MNA sont également les auxiliaires de criminels adultes, qui utilisent le statut judiciaire enviable de leurs recrues (ils ne sont quasiment jamais punis pour leurs crimes) pour les mettre à leur service. Le Figaro avait ainsi assisté au démantèlement d’une filière par la police en 2021 et décrivait comment « les sergents recruteurs proposaient aux nouveaux arrivants un hébergement sordide […] monnayé jusqu’à 800 euros par mois. Une fois logés à la diable, les mineurs, soumis à une totale dépendance, suivaient de vrais cours de délinquance et étaient entraînés à commettre une large gamme de délits. » En tout état de cause, une criminalité aussi complexe pose des difficultés.

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